jeudi 30 juin 2011

Communiqué du MRAP

LIBYE - Contre l’engrenage militaire - Urgence d’une solution politique !

— Mots-clés associés : 

Le MRAP a, depuis le premier instant, manifesté sa pleine solidarité aux mouvements populaires pour la démocratie, l’égalité et la justice sociale en Libye, comme avant en Tunisie, en Égypte, ainsi que dans l’ensemble de la région arabe.
Il a aussi condamné la dérive meurtrière du dictateur de la Jamahiriya libyenne – prêt à tout pour se maintenir au pouvoir – et qui devra répondre devant la Cour Pénale Internationale des crimes de guerre qu’il aura commis.
Pour autant, le MRAP se doit de mettre en garde contre la grave et dangereuse aventure guerrière menée aujourd’hui par les forces de l’OTAN, tout particulièrement sous l’impulsion des gouvernements français et britanniques, au nom de « la protection des populations civiles libyennes » alors que l’alliance atlantique prépare actuellement l’opinion publique à ce que les bombardements se poursuivent jusqu’en septembre.
Il est clair que l’intervention militaire ne s’est pas limitée à la stricte application de la résolution 1973 du Conseil de Sécurité des Nations Unies visant à « la protection des populations et zones civiles, et à assurer l’acheminement sans obstacle ni contretemps de l’aide humanitaire et la sécurité du personnel humanitaire ». L’intervention aérienne a causé de nouvelles victimes civiles. En Libye, comme précédemment en Irak et en Afghanistan – malgré des contextes différents - la mémoire nous impose de garder présentes à l’esprit les violations graves des droits humains et, plus généralement des normes du droit international : crimes de guerre ou crimes contre l’humanité.
Le silence complice de l’ensemble de la communauté internationale concernant les massacres en Syrie – dont la situation géostratégique particulière ne peut être confondue avec celle de la Libye – renvoie directement à la vérité de l’intervention de l’OTAN en Libye où l’escalade militaire a prouvé que la véritable préoccupation n’était pas la « protection des civils » mais bien la défense d’ intérêts complexes et multiples de la part de la coalition : contrôle des richesses énergétiques de la Libye, intérêts géostratégiques au Moyen Orient en en Afrique, crainte des conséquences du vent de liberté soufflant sur le monde arabe....
Trois mois de bombardements intensifs, appuyés par des « conseillers » au sol (non prévus dans la résolution onusienne), n’ont pas permis de conférer une légitimité reconnue au Conseil National de Transition (CNT) -, coalition d’éléments disparates aux intérêts divergents dont le point commun est leur opposition déterminée au régime du « Guide » - mais où les véritables démocrates ne sont qu’une minorité.

De hauts responsables militaires doutent d’une victoire des insurgés. La mission d’experts, organisée à l’initiative du « Centre international de recherche et d’études sur le terrorisme et d’aide aux victimes du terrorisme » (CIRET-AVT) et du « Centre français de recherche sur le renseignement » (CF2R) a rendu son rapport le 30 mai 2011. Cette mission conclut : « Les puissances occidentales ont fait preuve d’un aventurisme coupable en s’engageant dans cette crise, à moins qu’il ne s’agisse d’un machiavélisme parfaitement cynique..L’intervention occidentale est en train de créer plus de problèmes qu’elle n’en résout. » Cette intervention a notamment voué à l’échec les démarches de l’Union Africaine - il est vrai bien peu « démocratique » dans son ensemble et manquant, de ce fait, de la crédibilité nécessaire pour peser sur le processus - qui tentait, dans un premier temps, de trouver une solution politique au conflit armé en Libye.
Le MRAP réitère avec force son appel à une solution politique négociée sous les auspices des Nations-Unies et de la communauté internationale. Une telle solution exige d’urgence, pour la sauvegarde du peuple libyen :
- l’arrêt des bombardements et des interventions de l’OTAN,
- l’engagement d’initiatives politiques pour l’établissement d’un cessez-le-feu multilatéral, ouvrant la voix à une solution politique.
En attendant, la France se doit d’accueillir immédiatement les réfugiés de Libye qui chercheraient refuge sur son territoire.
Plus généralement, le MRAP rappelle son choix fondamental du « devoir de protection » contre le « droit d’ingérence ». Protéger ne peut être bombarder, ce qui conduit irrémédiablement à provoquer d’autres victimes civiles. Protéger impose de faire des droits humains fondamentaux – qu’ils soit civils, politiques, économiques, sociaux ou culturels - une priorité absolue et universelle, face aux intérêts
des États.
Un tel choix impose en priorité de cesser toute vente d’armes à des dictateurs et toute complaisance à leur égard, sans attendre que la révolte des peuples ait rappelé haut et fort qu’il s’agissait bien là de dictatures.

Paris, le 30 juin 2011

Communiqué du MRAP

Confirmation de la condamnation de Paul Girot de Langlade : le MRAP exprime sa satisfaction de l’arrêt de la Cour d’appel de Paris

— Mots-clés associés : 

Le 31 juillet 2009, le préfet Paul Girot de Langlade, coordinateur local pour la Réunion des Etats généraux de l’Outre-mer, a tenu des propos outrageants à l’égard d’un agent de sécurité d’origine antillaise à l’aéroport d’Orly. Selon les constations judiciaires, il a eu des propos péjoratifs à l’encontre d’une employée d’Orly, d’origine antillaise, et aurait également déclaré à un agent de sécurité: « On se croirait en Afrique », « il n’y a que des Noirs ici ».

Le Pôle 2, Chambre 7 de la Cour d’appel de Paris vient de confirmer le jugement du Tribunal de Grande Instance de Créteil qui l’a, le 2 juillet 2010, condamné pour injure publique à caractère raciste.
Le MRAP est satisfait de cette confirmation de la condamnation qui sanctionne ainsi l’injure raciste proférée par celui même qui avait déjà proféré le même type de propos à l’encontre des gens du voyage qui, selon lui, « vivaient de rapines et d’escroquerie ».

Le MRAP, qui a déjà attiré à maintes reprises l’attention de l’opinion publique sur la libération de la parole raciste dans l’espace public français, considère que cette condamnation révèle un climat malsain dans les hautes sphères de l’État.

Paris, le 30 juin 2011.

mercredi 22 juin 2011

Justice et dignité pour les chibani-a-s


Campagne « Justice et dignité pour les chibani-a-s »

Non, les vieux migrants ne sont pas des fraudeurs !
Rassemblements contre le harcèlement et la chasse aux vieux migrants par les caisses de protection sociale


Depuis quelques mois et sous couvert de lutte contre la fraude, les caisses de sécurité sociale (CARSAT, CAF, CPAM, MSA) multiplient les contrôles sur les vieux migrants, en particulier ceux vivant en foyer [1]. Du point de vue de l’administration, il s’agit de vérifier la condition de résidence en France et donc de vérifier le temps passé par les personnes sur le territoire français.

Si le temps passé hors de France est trop long, les personnes sont considérées comme « non résidentes » et la quasi-totalité de leurs droits sociaux en matière de vieillesse, d’aides au logement ou de protection maladie leur est supprimée, souvent sans que la décision ne leur soit notifiée ni qu’ils aient la possibilité de pouvoir s’expliquer ou contester. 

La suite sur le site de l'ATMF ...



vendredi 17 juin 2011

Le manuel des policiers de la PAF pour expulser les sans-papiers


COMMENT « TRANQUILLISER » UN ÉTRANGER EN SITUATION IRRÉGULIÈRE LORS DE SON EXPULSION ? 

COMMENT SERRER SON COU POUR L’EMPÊCHER DE CRIER ? 

COMMENT DÉTOURNER L’ATTENTION DES AUTRES PASSAGERS POUR ÉVITER QU’ILS NE SE « REBELLENT » ?

TOUTES LES RÉPONSES À CES QUESTIONS, ET D’AUTRES, SONT CONSIGNÉES DANS LE MANUEL DES ESCORTEURS DE LA PAF.


HTTP://WWW.FRENCHLEAKS.FR/IMG/PDF/PAF.PDF 



jeudi 9 juin 2011

Communiqué du MRAP

Procès en appel de Brice Hortefeux : le MRAP accordera de l’importance à la sanction des propos racistes

— Mots-clés associés : 

Ce jeudi 9 juin 2011, se déroulera devant la Cour d’appel de Paris le procès de l’ancien ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux. Condamné le 4 juin 2010 pour injure à caractère racial par la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, Brice Hortefeux avait alors interjeté appel.

Lors de l’université d’été de l’UMP, Brice Hortefeux avait déclaré à propos des arabes : « Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes». Hortefeux avait-également considéré qu’Amine Benalia-Brouch, présenté comme buvant de la bière et mangeant du cochon, « ne correspondait pas du tout au prototype. »

A l’occasion du procès en appel, le MRAP souligne l’importance et la nécessité que la Justice sanctionne l’expression raciste, quel que puisse en être l’auteur. Il en va, en effet, de la crédibilité de la Loi qui a prévu de sanctionner des propos portant atteinte à l’honneur ou la dignité d’une personne en raison de ses origines.

Le MRAP sera représenté à l’audience par Maître Pierre MAIRAT.

-------------------------------------------------------------------

Voir les propos échangés : http://fr.wikiquote.org/wiki/Brice_Hortefeux 

Et pour rappel, l'affaire rapportée par l'émission Arrêt sur images:
 
Suite à ses propos, Brice Hortefeux a été condamné pour injure à caractère racial en première instance, le 4 juin 2010.
Le jugement en appel sera connu le 15 septembre prochain.