vendredi 29 juillet 2011

Communiqué du MRAP

Le MRAP apporte toute sa solidarité à Yannick Noah qui a fait l’objet de menaces de mort et d’injures racistes à l’occasion de l’un de ses concerts au vélodrome d’Arcachon.

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Le MRAP apporte toute sa solidarité à Yannick Noah qui a fait l’objet de menaces de mort et d’injures racistes à l’occasion de l’un de ses concerts au vélodrome d’Arcachon.

En effet, peu de temps avant son concert d’Arcachon, Yannick Noah a reçu une enveloppe contenant une balle de 5,56 mm tandis qu’étaient placardées à proximité du lieu du concert des affichettes portant les phrases suivantes : « Les nationalistes sont de retour », « Notre identité nationale, c’est d’abord notre sang » ou encore « Le métissage généralisé détruit la diversité ».

Le MRAP solidaire de Yannick Noah, se propose d’être partie civile à ses côtés dans le cadre d’un procès.

Ce nouvel épisode de la haine raciale confirme ce que le MRAP a exprimé dès le lendemain de la tuerie en Norvège. Ceux qui passent aux actes ne sont que l’expression la plus violente des messages de haine et d’exclusion propagés par les incendiaires des droites extrêmes.

Au niveau européen, des voix s’expriment, au plus haut niveau ,avec des messages forts, pour que les responsables et chefs d’Etat se saisissent de la montée du racisme et de la xénophobie de l’extrême-droite. Le gouvernement de la France est cependant resté relativement atone plombé sans doute par l’aile la plus xénophobe du parti majoritaire que plus rien ne distingue de l’extrême-droite traditionnelle.

Tant qu’une action résolue n’aura pas été engagée contre les propagandistes xénophobes des droites extrêmes, il y a aura d’autres drames comme en Norvège et d ‘autres Noah recevront des balles par courrier.

Paris, le 28 juillet 2011.

jeudi 28 juillet 2011

Communiqué du MRAP

Le MRAP solidaire du théâtre de Jenine

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Le MRAP exprime son indignation, face à l’attaque par l’armée israélienne du Théâtre de la Liberté, situé dans le camp palestinien de Jenine, ce mercredi 27 juillet à 3h30 du matin.

Cette attaque fait suite à l’assassinat de son directeur, Juliano Mer Khamis le 4 avril dernier. Ce théâtre a été fondé par Arna Mer, mère de Juliano, israélienne militante pour les droits des Palestiniens. L’objectif était de créer un espace où les enfants pourraient s’exprimer, à l’aide du théâtre, contre la violence ressentie et destructrice de l’occupation.

Le MRAP tient à réaffirmer son entière solidarité et son plus profond respect pour ces militants de la paix. Il appelle à adresser des messages de protestation auprès de l’ambassade d’Israël (téléphone : 0140765500 - fax :01 40 76 55 55).

Paris, le 28 juillet 2011.

mercredi 27 juillet 2011

Communiqué du MRAP

Le MRAP porte plainte pour incitation à la haine raciale contre un candidat de Marine Le Pen

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Alors que Marine LE PEN tente une manoeuvre cosmétique pour masquer le vrai visage du FRONT NATIONAL, Jacques COUTELA, candidat FN aux cantonales à Saint Florentin, assure la promotion d’Anders Behring Breivik, le présente sur son blog comme un résistant, une icône, un nouveau Charles Martel, luttant contre l’invasion musulmane.

Ainsi, on peut trouver sur internet un appel implicite à la reproduction de la tuerie. Tandis que le peuple Norvégien pleure ses victimes, Jacques COUTELA, candidat FN aux cantonales à Saint Florentin, au lendemain du drame, publie sur son blog d’extrême-droite « la valise ou le cercueil » un article où il affirme « la raison de l’action terroriste du nationaliste norvégien : combattre l’invasion musulmane... faisons de ce résistant une icône ». Il appelle alors d’autres « Charles Martel » à l’action.... un autre déséquilibré ? La question est posée.

La duplicité de Marine LE PEN ne trompe personne ! alors qu’elle pousse des cris d’orfraie  contre le communiqué du MRAP qui dénonce le climat délétère entretenu par le FN et la droite populaire, elle adoube des candidats FN racistes qui assurent la promotion de Anders Behring Breivik.

Paris, le 26 juillet 2011.

mardi 26 juillet 2011

Communiqué du MRAP

Le MRAP continuera à dénoncer le vent mauvais qui souffle sur l’Europe

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Le communiqué du MRAP, affirmant que les droites extrêmes européennes entretiennent un climat délétère en Europe, a entraîné une salve de protestations émanant du Front national et de la “Droite Populaire” de l’UMP.

Le MRAP réaffirme que si l’acte du déséquilibré est un acte purement individuel, il s’est nourri idéologiquement d’un terreau alimenté par tous ceux qui, en Europe, stigmatisent les immigrés, les étrangers, les musulmans.

Le MRAP affirme que les déclarations de la présidente du Front National théorisant sur l’occupation musulmane ainsi que l’obsession de la "Droite populaire" contre les bi-nationaux font souffler un vent mauvais sur la démocratie.

Le Front National et la "Droite populaire", si proches idéologiquement, tentent de gommer la dimension raciste du drame norvégien pour la réduire  à un acte de déséquilibré apolitique, mais les faits sont têtus.

Il suffit de consulter la vidéo ayant précédé le drame pour constater que Anders Behring Breivik a largement fait appel à des ressources visuelles disponibles dans le marigot internet de l’extrême-droite, notamment française. Ses thèmes et obsessions anti-immigrés ou musulmanophobes sont communs à toute l’extrême-droite.

Déjà la presse fait état de déclarations de dignitaires du Front national rapprochant la tuerie de « l’explosion de l’immigration en Norvège », Bruno Gollnisch préférant quant à lui la théorie du complot contre l’extrême-droite.

Plus grave, on peut trouver sur internet un appel implicite à la reproduction de la tuerie. Alors que le peuple norvégien pleure ses victimes, un individu, au lendemain du drame, publie sur le site d’extrême-droite « La valise ou le cercueil » un article où il affirme que « la raison de l’action terroriste du nationaliste norvégien : combattre l’invasion musulmane... faisons de ce résistant une icône ». L’auteur de cet article infâme appelle alors d’autres « Charles Martel » à l’action.... Un autre déséquilibré ? La question est posée. Ce contributeur quasi unique du blog concerné, publie en effet un article édifiant, intitulé « Ma candidature (FN) pour les cantonales », affiche et profession de foi à l’appui.

Le Front National ou la "Droite populaire" peuvent menacer le MRAP, celui-ci, conformément à sa mission, continuera a dénoncer  la propagande anti-immigrés et anti-musulmans dans toute l’Europe,  qui ne peut rester sans effet sur les cerveaux les plus fragiles et les plus déséquilibrés.

Le MRAP tient à saluer la déclaration de la commissaire européenne en charge des Affaires intérieures, Cecilia Malmström, qui estime nécessaire la dénonciation par les dirigeants européens de la rhétorique xénophobe qui a guidé l’auteur du carnage commis en Norvège.

Paris, le 26 juillet 2011.

samedi 23 juillet 2011

Communiqué du MRAP

Après les épouvantables tragédies de Norvège le MRAP en appelle à plus de vigueur et de responsabilité contre la xénophobie et le rejet de l’« Autre »

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Le MRAP apporte son soutien au peuple norvégien et toute sa compassion aux familles des victimes si durement éprouvées par les deux violents attentats d’hier samedi 22 juillet 2011 à Oslo, qui auraient fait au moins quatre-vingt-sept morts.

Il condamne cet acte horrible commis, selon les informations rendues publique à ce jour, par un fanatique d'extrême-droite présenté comme un fondamentaliste chrétien, nationaliste et violemment hostile aux musulmans.

Mais cette tuerie ne saurait se réduire au seul acte d'un déséquilibré. La mémoire des victimes nous impose de déterminer toutes les causes et responsabilités de ce crime épouvantable.

En Norvège, le « Parti du Progrès », nationaliste et xénophobe, à recueilli plus de 22% aux élections législatives de 2009. Sa leader a fait de l'islamophobie - ou plus exactement de la « musulmanophobie » - la matrice de son discours politique. Ceci ne pouvait rester sans conséquences.
Dans toute l’Europe, les partis populistes et les extrêmes droites - “Front National” en France, “Parti du progrès” en Norvège, “Démocrates suédois” (parti politique suédois nationaliste), « Parti du peuple danois » (PPD),  « Jobbik » de Hongrie...( que leurs personnalités s'appellent Siv Jensen en Norvège, Geert Wilders au Pays Bas ou Marine Le Pen ) – sans oublier en France la droite extrême qu’est la « Droite populaire » de l’UMP qui est présente au gouvernement - portent une lourde responsabilité dans le climat délétère qui pèse sur le continent tout entier.

Après cette épouvantable tragédie – qui ne peut être dissociée de cette sombre réalité - le MRAP en appelle à plus de vigueur dans la lutte contre les groupuscules d'extrême-droite racistes ainsi qu’à plus de responsabilité pour combattre des politiques dont on sait qu’elles entretiennent la xénophobie et le rejet de l'Autre.

Paris le 23 juillet 2011 

mercredi 20 juillet 2011

Le Mrap Strasbourg solidaire des passagers du Dignité Al Karama













A peine plus de 24 heures après l'appel des organisations solidaires des passagers du Dignité Al Karama arrêtés puis expulsés par Israël, près de 70 personnes se sont rassemblées ce soir vers 18h, place Kléber à Strasbourg.


Parmi les organisations présentes: l'Union Juive Française pour la Paix, l'Association des Travailleurs Maghrébins de France, le MRAP Strasbourg, les Femmes en noir, le NPA, le PCOF, EELV, le Collectif judéo-arabe et citoyen pour la paix...




Des représentants de L'UJFP, de l'ATMF et du MRAP ont pris la parole, ainsi qu'un passager d'un des navires de la flottille resté en Grèce, dénonçant tour à tour: le coup de force et l'acte de piraterie israélien, la complicité des États français, européens et des États-Unis pour empêcher la flottille de rejoindre Gaza, et de manière générale les agissements illégaux -et dans la plus totale impunité- d'Israël, depuis des années.
A ce propos, il a été rappelé combien il était urgent de reconnaître un État et des droits au peuple palestinien, et pour se faire, d'en manifester la demande auprès des plus hautes institutions européennes.








De prochaines actions en faveur de la reconnaissance d'un futur État palestinien auront lieu en septembre, d'ici-là vous êtes chaleureusement invités à signer la pétition suivante:

mardi 19 juillet 2011

Mobilisation à Strasbourg contre le coup de force israélien à l’encontre du « Dignité-Al Karama »

Toutes les communications avec le bateau « Dignité-Al Karama »ont été coupées ce mardi à 9 heures par l'armée israélienne qui l'a encerclé dans les eaux internationales. Une fois de plus, le gouvernement israélien a commis un acte de piraterie en arraisonnant un bateau sur lequel se trouve 16 passagers de 6 nationalités différentes, non violents, représentants la Flottille internationale 2.

Leur seul tort était de se diriger vers Gaza pour apporter la solidarité internationale contre le blocus. Le déploiement de commandos militaires israéliens pour arraisonner ce petit bateau, véritable petit Poucet citoyen, montre clairement la logique militaire de la politique israélienne qui ne parle que le langage de la force ! Sans aucune nouvelle des passagers, nous sommes extrêmement inquiets sur leur devenir. Le gouvernement français doit prendre ses responsabilités pour assurer la sécurité des passagers et leur intégrité physique.

Face à ce coup de force, la Campagne française « Un bateau pour Gaza »appelle à se mobiliser dès aujourd'hui dans tout le pays, à interpeller tous les élus pour qu'ils interviennent auprès des pouvoirs publics** et à protester auprès de l'Ambassade d'Israël*.
 



A Strasbourg, un rassemblement est organisé 

mercredi 20 juillet 2011 à 18 h place Kléber.


Premières organisations appelant :
Union Juive Française pour la paix UJFP
Association des Travailleurs Maghrébins de France ATMFMouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples MRAPCollectif Judéo Arabe et Citoyen pour la Paix CJACP
Les Femmes en Noir de Strasbourg
19 juillet 2011 16h20 

Autres : Jeunes Communistes 67


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Le bateau français Dignité Al Karama a été capturé dans les eaux internationales par l'armée israélienne et amené dans le port d'Ashdod, Ses passagers ont été transférés sur un bateau militaire. Cet abordage est un acte de violence et un acte illégal.

Les commandos armés de l'armée israélienne ont abordé le bateau français à 40 miles des côtes de Gaza dans les eaux internationales, comme en mai 2010 quand l'armée israélienne avait attaqué la première flottille de la liberté. C'est un nouvel acte de piraterie, contre un « Petit poucet citoyen ».

Nous ne sommes pas pour le moment certains qu'il n'y a pas eu de violence, comme le prétend l'armée israélienne, car aucun contact avec les passagers n'est possible. La censure militaire est toujours appliquée. Dans tous les cas amener de force un bateau et ses passagers dans le port d'Ashdod sous la menace d'armes, avec des bateaux militaires, est un acte de violence qui doit être condamné, comme doit l'être le blocus de Gaza,
Contact presse :
Julien Rivoire : 06 09 62 05 44
Maxime Guimberteau : 06 98 90 18 87


jeudi 14 juillet 2011

Liberté, égalité, fraternité… Retrouver la République



Libertés
Auteur de l'article : LDH
Liberté, égalité, fraternité… Retrouver la République


Les rassemblements organisés par le collectif « Non à la politique du pilori » le 14 juillet 2011 à Paris et dans d’autres villes de France ont permis d’affirmer la volonté des organisations, associations, syndicats et partis de retrouver les fondamentaux d’une république dévoyée par la politique du gouvernement Sarkozy.
A Paris, en présence de Raymond Aubrac et de Charles Paperon, quelques centaines de militantes et de militants, résistants d’hier et d’aujourd’hui ont entendu les engagement pris par les uns et les autres de ne rien lâcher pour la défense des droits, de la citoyenneté et de la démocratie. Stéphane Hessel, empêché, était présent grâce à un message enregistré spécialement pour cette commémoration du 222
e anniversaire de la prise de la Bastille.

Depuis bientôt un an, les plus hautes autorités de l’Etat s’acharnent à dresser les citoyens les uns contre les autres. Elles ont successivement jeté à la vindicte publique les Roms et les Gens du voyage, les Français d’origine étrangère, les habitants des quartiers populaires, les chômeurs et précaires qualifiés d’« assistés »… Elles ont ressorti le vieux mensonge d’une immigration délinquante, elles pratiquent la politique de la peur et de la stigmatisation.

Nous avons manifesté le 4 septembre 2010, dans toute la France, contre ce dévoiement de la République. Aujourd’hui, chacun mesure la terrible responsabilité de ceux qui ont donné un label de respectabilité aux idées d’extrême droite, à la xénophobie, à la haine et au rejet de l’autre. De dérapages verbaux en pseudo-débats, de crispations identitaires en reculs sociaux, la voie a été grande ouverte à une crise démocratique encore plus grave que celle du 21 avril 2002.

Parce que nous sommes attachés aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, nous ne supportons plus que la République soit ainsi défigurée, la laïcité instrumentalisée au service de la stigmatisation de millions de nos concitoyens, la xénophobie banalisée dans les propos de ministres et de députés qui prétendent parler en notre nom à tous. Nous refusons que la peur soit utilisée pour faire reculer nos libertés, que les inégalités soient encouragées par l’injustice fiscale, le recul des droits sociaux et la démolition des services publics.

Nous refusons cette République défigurée ; celle que nous voulons, c’est la République « laïque, démocratique et sociale » que proclame notre Constitution ; celle du 14 juillet 1789, du rassemblement populaire de 1936 ; celle, enfin, du Conseil national de la Résistance. Celle qui s’attache inlassablement à garantir à tous l’égalité en dignité et en droits, l’égale liberté, l’égal respect de la part de ceux qui les gouvernent.

C’est pourquoi nous lançons un appel solennel au rassemblement de toutes et tous, à la mobilisation des consciences pour le retour de cette République que nous voulons plus que jamais libre, égale et fraternelle.

Deux cent vingt-deuxième anniversaire de la prise de la Bastille, ce 14 juillet est le dernier avant l’échéance présidentielle de 2012. Sachons nous en saisir, nous rassembler pour fêter la République de la meilleure manière qui soit : en appelant nos concitoyennes et concitoyens à faire respecter ses valeurs, aujourd’hui et demain.

Retrouver la République

14 Juillet 2011 Par Les invités de Mediapart
Mediapart publie le discours tenu par le résistant Raymond Aubrac à la Bastille, le 14 juillet 2011, à l'occasion de la célébration de la fête nationale française. Un plaidoyer pour un retour aux principes fondamentaux d'une République dévoyée par ceux qui la gouvernent dans «la haine et le rejet de l'autre».
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puceinvite.jpgDepuis bientôt un an, les plus hautes autorités de l'Etat s'acharnent à dresser les citoyens les uns contre les autres. Elles ont successivement jeté à la vindicte publique les Roms et les gens du voyage, les Français d'origine étrangère, les habitants des quartiers populaires, les chômeurs et précaires qualifiés d'«assistés»... Elles ont ressorti le vieux mensonge d'une immigration délinquante, elles pratiquent la politique de la peur et de la stigmatisation.

Nous avons manifesté le 4 septembre 2010, dans toute la France, contre ce dévoiement de la République. Aujourd'hui, chacun mesure la terrible responsabilité de ceux qui ont donné un label de respectabilité aux idées d'extrême droite, à la xénophobie, à la haine et au rejet de l'autre. De dérapages verbaux en pseudo-débats, de crispations identitaires en reculs sociaux, la voie a été grande ouverte à une crise démocratique encore plus grave que celle du 21 avril 2002.

Parce que nous sommes attachés aux valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité, nous ne supportons plus que la République soit ainsi défigurée, la laïcité instrumentalisée au service de la stigmatisation de millions de nos concitoyens, la xénophobie banalisée dans les propos de ministres et de députés qui prétendent parler en notre nom à tous. Nous refusons que la peur soit utilisée pour faire reculer nos libertés, que les inégalités soient encouragées par l'injustice fiscale, le recul des droits sociaux et la démolition des services publics.

Nous refusons cette République défigurée; celle que nous voulons, c'est la République «laïque, démocratique et sociale» que proclame notre Constitution; celle du 14 juillet 1789, du Rassemblement populaire de 1936, celle enfin du Conseil national de la Résistance. Celle qui s'attache inlassablement à garantir à tous l'égalité en dignité et en droits, l'égale liberté, l'égal respect de la part de ceux qui les gouvernent.

C'est pourquoi nous lançons un appel solennel au rassemblement de toutes et tous, à la mobilisation des consciences pour le retour de cette République que nous voulons plus que jamais libre, égale et fraternelle.

Deux cent vingt deuxième anniversaire de la prise de la Bastille, ce 14 juillet est le dernier avant l'échéance présidentielle de 2012. Sachons nous en saisir, nous rassembler pour fêter la République de la meilleure manière qui soit: en appelant nos concitoyennes et concitoyens à faire respecter ses valeurs, aujourd'hui et demain.

Immigrés: une boîte à outils pour répondre à Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy


Un article de Médiapart
11 Mai 2011 Par Carine Fouteau

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Un travail de contre-expertise de longue haleine à visée utilitaire. Entre juin 2010 et mars 2011, une trentaine de personnalités – des économistes, des juristes, des historiens, des sociologues, des acteurs associatifs, des syndicalistes, des responsables patronaux, des hauts fonctionnaires et des représentants d'organismes internationaux – ont été auditionnées sur les questions d'immigration par l'association Cette France-là et des parlementaires, surtout de gauche, et un peu de droite. Objectif: prendre Nicolas Sarkozy au mot de sa «culture du résultat» et évaluer la politique mise en œuvre depuis le début du quinquennat.

Mediapart a accompagné cette initiative en mettant en ligne l'ensemble des vidéos des auditions, jugeant précieuse leur valeur documentaire (pour les regarder, cliquer ici). En vue de l'élection présidentielle de 2012, le rapport de synthèse rédigé par Cette France-là (pour le lire, cliquer là) s'apparente à une boîte à outils pour lutter contre les stéréotypes et les contrevérités assenées dans l'espace public. Les élus ont communiqué leurs conclusions de leur côté ce mercredi 11 mai (pour les consulter, cliquer ici), alors que le projet de loi Besson-Hortefeux-Guéant devrait être définitivement adopté à l'Assemblée nationale et au Sénat.

Pour le collectif Cette France-là, créé en 2007 par des universitaires, des journalistes et des militants associatifs, «l'immigration est un faux problème, à la fois mal informé et mal posé: ses prémisses ne résistent pas à l'analyse. Nos gouvernants le reconnaissent d'ailleurs implicitement, en déplaçant sans cesse la question pour la relancer – de l'immigration irrégulière à l'immigration dite “subie”, et aujourd'hui à l'immigration légale, en même temps qu'aux Français naturalisés, voire d'origine étrangère».

Y a-t-il trop d'immigrés en France? Coûtent-ils trop cher aux finances publiques? Font-ils baisser les salaires? Recension des questions telles qu'elles sont posées et instrumentalisées, de Marine Le Pen à Claude Guéant et parfois jusqu'au PS, et des argumentaires pour y répondre. Les bibliographies des personnes citées sont détaillées ici.

1. Y a-t-il trop d'immigrés en France?
«Il y a à peu près 200.000 étrangers supplémentaires qui sont autorisés à séjourner en France, cela représente, il faut s'en rendre compte, la taille d'une ville comme Rennes, par exemple. Mon objectif, c'est de réduire ce nombre de 20.000», a déclaré Claude Guéant, sur TF1 le 15 avril 2011, tandis que Marine Le Pen plaide pour l'immigration zéro. Décrivant un «monde de sédentaire», le géographe Gildas Simon a rappelé, lors de son audition, que le nombre des migrants internationaux s'élève aujourd'hui à peu près à 230 millions de personnes, dont 200 millions en situation régulière, selon la division de la population de l'ONU, soit 3,3% de la population mondiale.

À propos de l'immigration en provenance d'Afrique subsaharienne, qui constitue un objet d'inquiétude récurrent de Nicolas Sarkozy («Il y a 475 millions de jeunes Africains qui ont moins de 17 ans. La France est à 14 kilomètres de l'Afrique, par le détroit de Gibraltar», avril 2008), le démographe Cris Beauchemin dément l'image de l'Afrique terre d'exode. Les arrivées de migrants subsahariens se sont certes intensifiées depuis les années 1970, mais la part des Subsahariens demeure minoritaire parmi les immigrés: en France, elle s'élevait à 12 % en 2004, alors que 35 % d'étrangers venaient de l'Union européenne, 31 % du Maghreb et 17 % d'Asie. En nombre, l'Hexagone se situe dans la moyenne européenne (5,2 millions en 2008, soit 8,4% de sa population).

L'économiste Joël Oudinet précise par ailleurs qu'«on estime entre 200 et 400.000 le nombre d'étrangers en situation irrégulière en France. 400.000 personnes, cela représente 0,6 % de la population française. La proportion est équivalente au Royaume-Uni. Elle est de 1,2 % en Allemagne, de 1,1 % en Italie et de 3,2 % en Espagne». En matière d'entrées et de sorties, la France figure parmi les pays développés qui ont accueilli la plus faible proportion d'immigrés. «Entre 1995 et maintenant, indique l'économiste, la part des étrangers en Espagne a augmenté 6 fois plus vite qu'en France; au Royaume-Uni, 3,5 fois plus vite; en Allemagne, 1,8 fois plus vite qu'en France; 5 fois plus vite aux États-Unis.» Joël Oudinet soutient même que la France est, «avec le Japon, un des pays riches qui a le plus maintenu ses frontières closes».
Non seulement il n'y a pas trop d'immigrés mais les flux ne doivent pas se tarir. Nombre de pays de l'Union européenne verraient leur population baisser sans cet apport. La France n'est pas dans cette situation, en raison du nombre élevé des naissances. Mais elle ne peut pas se passer d'immigration. Le seuil de remplacement de la population étant de 2,1 alors que son taux de fécondité est de 1,8, il manque 100.000 naissances par an pour assurer le remplacement des générations. «Un flux migratoire d'une ampleur à peu près comparable permet de combler ce déficit», souligne l'économiste Didier Blanchet. Soit 100.000 entrées nettes par an, ce qui correspond au rythme actuel des entrées et sorties (le chiffre de 200.000 avancé par Claude Guéant ne correspond qu'aux entrées sans tenir compte des sorties du territoire).


2. Les immigrés sont-ils trop peu qualifiés?


C'est l'une des idées reçues les plus tenaces. Selon l'Insee, la part des immigrés diplômés de l'enseignement supérieur est passée de 12 à 25% entre 1990 et 2007. Elle se rapproche donc désormais de celle des natifs (29% en 2007). Au cours de la même période, la proportion des immigrés dépourvus de diplômes a chuté de 53 à 37%, même si elle reste trois fois supérieure au pourcentage des natifs sans diplôme. «Les Subsahariens sont plus diplômés du supérieur que la moyenne des immigrés, et plus diplômés du supérieur que la moyenne des personnes qui vivent en France métropolitaine», indique Cris Beauchemin, même si les femmes sont, elles, moins bien loties.

Cette situation contredit l'idée selon laquelle la «misère du monde» se presserait aux frontières de la France. Elle s'explique par le fait que l'émigration, en particulier du Nord vers le Sud, est coûteuse. Selon le spécialiste des migrations et de l'économie du développement, El Mouhoub Mouhoud, la mondialisation des échanges a contribué à une augmentation sensible de ses coûts, car, contrairement aux autres composantes de la mondialisation, à savoir le commerce, les investissements directs à l'étranger, les mouvements de capitaux et les transferts de technologie, on constate que la circulation des personnes n'a pas ou peu été libéralisée.

À la différence des migrations «fordistes» des années 1950 et 1960, ce sont les migrants eux-mêmes, et non pas les entreprises, qui assument le coût de la mobilité. Il en résulte que les candidats à l'émigration ne se recrutent pas parmi les moins bien dotés en capitaux financier, humain et social.


3. Les immigrants sont-ils trop «différents»?


Quand il remet au goût du jour la notion controversée d'«assimilation», lors d'un récent séminaire gouvernemental à Matignon, Claude Guéant préconise l'acculturation des immigrés, c'est-à-dire l'abandon de leurs habitudes d'origine. Nombre de responsables de la droite gouvernementale et d'extrême droite disent, plus ou moins ouvertement, que les populations récemment immigrées, seraient difficiles à «intégrer». Leurs mœurs les empêcheraient d'adhérer aux valeurs républicaines de laïcité et d'égalité entre les sexes. C'est ce qui ressort des différentes polémiques, utilisées comme des chiffons rouges, sur les prières de rue, le niqab ou la polygamie.

L'historien Gérard Noiriel montre que ce type d'assertion est récurrente, en particulier dans les périodes de crise économique et sociale où les inégalités se creusent et où les gouvernants sont impuissants à répondre à la peur de la pauvreté ou du déclassement éprouvée par les classes populaires.

Dès les années 1880, les Italiens travaillant en France se voient reprocher leur supposé défaut d'«assimilation». Dans Immigration, antisémitisme et racisme en France, l'historien décrit comment la rhétorique des années 1930 joue de l'opposition entre les «bons» immigrés d'avant et leurs successeurs considérés comme peu ou difficilement intégrables. Les travaux scientifiques invalident ces préjugés: en analysant des critères comme l'acquisition de la langue, la fréquence des unions mixtes et la mobilité socio-économique, ils démontrent que l'insertion des migrants dans la société française s'effectue à peu près au même rythme d'une génération à l'autre. Jean-Pierre Garson, économiste à l'OCDE, le confirme: «La promotion des immigrés est une réalité souvent cachée, invisible, alors qu'elle se vérifie dans les chiffres.»


4. Les immigrés coûtent-ils cher à la France?


C'est un des thèmes de prédilection traditionnels de Marine Le Pen. «L'immigration peuple la France d'ayants droit pour qui, bien souvent, la seule affinité avec notre pays se limite aux avantages matériels qu'il leur procure», écrit-elle dans son programme. Mais elle n'est pas la seule. Récemment, le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a pris l'argument frontiste à son compte.

«Sur l'immigration à caractère strictement social, nous allons nous heurter à un problème, c'est que nous n'aurons plus les moyens de payer, c'est-à-dire que derrière cela le coût social pour le contribuable est tellement élevé qu'il y aura un moment où on ne tiendra plus le coup financièrement, parce que c'est du déficit et qu'on n'y arrive plus», a-t-il déclaré sur RFI.

«D'aucuns vont jusqu'à laisser entendre que les avantages offerts par le système de protection sociale français constituerait l'une des principales motivations de l'expatriation des migrants. Les étrangers sont alors portraiturés en oisifs, vivant aux crochets des autochtones par l'entremise de l'assurance chômage et de l'accès gratuit aux soins et à l'éducation pour leurs enfants», rapporte Cette France-là, qui souligne qu'une enquête d'Eurostat de 2001, menée à la fois auprès de migrants déjà présents en Europe et parmi des candidats au départ résidant encore dans leurs pays d'origine (en l'occurrence la Turquie, le Maroc, l'Égypte, le Ghana et le Sénégal), montre que seuls 3 à 28% des migrants ont acquis des connaissances sur la protection sociale que pouvait leur offrir leur nouveau ou futur pays d'accueil.

À la différence des pays anglo-saxons, où les travaux sur la contribution des immigrés aux finances publiques sont monnaie courante, ils sont rares en France, ce qui empêche que le débat ait lieu sur des bases sérieuses. D'où l'intérêt d'une récente étude sur l'impact de l'immigration sur les comptes de la protection sociale réalisée pour la MIRE, le centre de recherches du ministère de la santé, des affaires sociales et du travail. L'économiste Lionel Ragot y a participé.

Après avoir calculé le montant des prélèvements effectués par l'État et le niveau des prestations perçues, il conclut, en tenant compte de la structure par âge, que «globalement la contribution au budget des administrations publiques des immigrés, en 2005, était positive et de l'ordre de 12 milliards d'euros. (...) Si on ramène ça par immigré, grosso modo la contribution nette d'un immigré, en 2005, était de 2.250 euros alors que celle d'un natif était de 1.500 euros». Plus un étranger est hautement qualifié, plus son apport aux finances publiques est important, constate Lionel Ragot qui rappelle aussi que les deux postes de dépenses que sont le RMI et les aides au logement «sont beaucoup moins importants dans l'ensemble des transferts sociaux, les deux postes les plus importants étant les retraites et la santé».

Également interrogé, Joël Oudinet partage la même analyse. «Les études, dit-il, montrent que le solde est plutôt positif: ils dépensent en moyenne plus en impôts qu'ils ne bénéficient d'aides sociales. L'impact est d'autant plus positif que les migrants sont qualifiés.»

En tenant compte des perspectives démographiques, et notamment du vieillissement de la population, Lionel Ragot va plus loin. Sans les immigrés, il sera plus difficile de payer les retraites et de financer la branche maladie. «Nos résultats sont sans ambiguïté, insiste-t-il. Si on compare avec immigration et sans immigration, on voit bien que l'immigration a un apport au financement de la protection sociale puisque sans immigration, en 2050 ce n'est pas 3% du PIB en plus qu'il faut trouver pour financer la protection sociale, c'est quelque chose de l'ordre de 4,3%. Ça montre bien que l'immigration réduit le fardeau fiscal lié au phénomène du vieillissement démographique.»


5. Les immigrés font-ils baisser les salaires?


La présidente du FN répète que l'immigration est «poussée par le grand patronat pour qui elle est une délocalisation à domicile qui lui permet de compresser les coûts salariaux». Là encore Marine Le Pen est rejointe par la droite. Cette fois-ci, c'est Hervé Morin, ancien ministre de la défense et président du Nouveau Centre, qui déclare: «Que Claude Guéant dise “il faut arrêter les flux migratoires”, je l'approuve, parce que les flux migratoires pèsent sur le pouvoir d'achat, parce qu'ils pèsent sur les salaires.» Ce présupposé est pourtant sans fondement.

Certes, d'un point de vue théorique, «les salaires sont effectivement susceptibles de baisser s'il y a une concurrence entre les demandeurs, selon l'économiste Joël Oudinet. (Mais) cela n'est valable que pour les emplois substituables: mêmes types de compétences et de qualifications. À l'inverse, les emplois complémentaires voient leurs revenus s'accroître. Mais dans les faits, toutes les études montrent que les effets sont très limités. On peut voir dans certains cas certaines baisses, pour ceux qui sont en concurrence, et certaines hausses, pour ceux qui ne le sont pas, mais c'est très très faible».

En outre, les «autochtones» ne sont pas les premières victimes d'éventuelles baisses de salaire: «La concurrence se joue essentiellement entre les anciens immigrés et les nouveaux arrivants, indique l'économiste. Ce sont donc les premiers qui voient leurs salaires baisser. Parce qu'ils se retrouvent dans les mêmes secteurs: construction, restauration, commerce, services, ménage... Dans toute l'Europe, ce sont les immigrés qui font tourner ces secteurs-là.»

Une étude récente, réalisée en 2010 par Javier Ortega, chercheur à la London School of Economics, et Grégory Verdugo, chercheur associé à la Banque de France, avance même que la présence d'immigrés sur le marché de l'emploi aurait, en réalité, plutôt un effet positif sur les revenus des natifs. Ayant étudié la période allant de 1962 à 1999, les auteurs constatent que non seulement «l'immigration a aidé les autochtones à grimper les échelons professionnels», mais que, en plus, «l'arrivée de migrants d'un niveau d'éducation et d'expérience donné aurait permis aux autochtones ayant le même niveau de se libérer de la contrainte d'occuper des emplois peu rémunérés et d'accéder à des postes mieux payés». Ainsi, «une croissance de 10% de l'immigration entraînerait une hausse de l'ordre de 3% des salaires des natifs».


6. Les immigrés prennent-ils les emplois des natifs?


Aussi ancrée dans l'esprit des Français, cette idée reçue n'a pas plus de justification que la précédente puisque le marché du travail se dilate pour s'adapter à l'arrivée de nouveaux venus. «Les immigrés sont aussi consommateurs, ils créent donc de la demande supplémentaire, donc des emplois, souligne Joël Oudinet. Toutes les études montrent, et c'est encore plus significatif que sur les salaires, que les migrants arrivant créent leurs propres emplois. Nous avons simulé un modèle macro-économétrique là-dessus, en 2007: en imaginant une augmentation de 10% du flux d'immigration au Royaume-Uni, le taux de chômage n'augmenterait alors que de 0,01 point au bout de 13 ans. Et si on allait jusqu'à + 1% de population active, le taux de chômage n'augmentait même que de 0,58%.»

Les exemples empiriques des rapatriés d'Algérie en 1962 et des Cubains en Floride confirment l'impact quasi nul que des afflux, même massifs, d'étrangers ont sur le taux de chômage du pays d'accueil. Par ailleurs, des pans entiers des secteurs des services, du bâtiment, de l'agriculture, de la restauration ou des travaux publics recrutent massivement leur main-d'œuvre parmi la population immigrée, car ils peinent à trouver preneurs pour les emplois pénibles et précaires.

7. La France manque-t-elle de logements pour accueillir les immigrés?

Cet argument ne cesse d'être utilisé, y compris parfois à gauche. Et pourtant, les analyses du démographe François Héran viennent le contrecarrer. «Les capacités d'accueil de la France seraient en nombre fini, seraient quantifiables et seraient déjà saturées. Or, l'adéquation entre les flux d'entrée et les moyens disponibles est une affaire très complexe», dit-il, citant, aux côtés des entrées d'étrangers, les afflux de naissances inattendus, tel le baby boom qui a provoqué l'arrivée de 7 millions de personnes, ou les afflux de personnes âgées, «là encore, dit-il, 7 à 8 millions de survivants supplémentaires qu'on n'avait pas prévus, à cause de l'allongement de la vie».

D'où sa conclusion, éloignées des lieux communs: «On a dit “nos capacités d'accueil sont limitées, désolés, il va falloir réduire les flux”... C'est assez intéressant de voir qu'en réalité une politique démographique, si on peut utiliser ce grand mot, c'est quand même fondamentalement de devoir faire avec, c'est-à-dire d'accueillir le surcroît de population imprévu et les migrants en font partie. À la différence qu'il y a des époques où on va les chercher.»