vendredi 26 août 2011

Communiqué du MRAP

Le MRAP  condamne les bombardements turcs dans le Kurdistan Irakien.


Depuis plusieurs jours les forces armées turques opèrent au-dessus du territoire irakien et bombardent la région autonome du Kurdistan le long de la frontière Irano-irakienne. Ces attaques, qui jouissent de l’appui de renseignements de la part des services iraniens, font suite à celles de l'armée iranienne en juin : elles  avaient  déjà provoqué des dizaines de morts et blessés civils. Des centaines de familles kurdes d’Irak ont été contraintes de quitter leurs villages.

Plusieurs analystes assurent que la Turquie et l’Iran envisageraient des incursions terrestres à partir de la fin du mois d’août.  Des dizaines de milliers de soldats turcs, dont la plupart appartenant aux forces spéciales, ont en outre été positionnés le long de la frontière avec l’Irak.

Le peuple Kurde, en Turquie, Iran, Irak et Syrie,  aspire à la paix et ne souhaite que le respect de ses droits légitimes bafoués depuis des décennies. La récente victoire du « bloc kurde », avec le soutien du Parti de la Paix et de la Démocratie aux élections en Turquie, au mois de juin dernier, en est la meilleure illustration.

Le MRAP condamne une nouvelle fois fermement la répression à l'encontre du peuple kurde et réaffirme que la seule solution viable et durable est une solution politique qui respecte les droits fondamentaux du peuple kurde.

Le MRAP demande à la Mission d’Assistance des Nations Unies pour l’Irak ( UNAMI ) de mener une enquête approfondie sur les événements survenus récemment dans la région autonome du Kurdistan en Irak et appelle la Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies à condamner ces bombardements et à intervenir auprès des Gouvernements turc et iranien afin de prévenir de nouvelles attaques.

Paris le 26 août 2011

jeudi 25 août 2011

Communiqué de presse du MRAP

15ème anniversaire de l'évacuation « à la hache » de l'église Saint Bernard: Le MRAP appelle à participer à la manifestation du samedi 27 août à Paris

Quinze ans après l'évacuation de l'église Saint Bernard, le 23 août 1996, les Sans-papiers sont toujours et plus que jamais en lutte pour leur régularisation. La traque aux sans papiers, érigée en politique par les gouvernements successifs, a connu une implacable montée en puissance, au fur et à mesure de la succession des ministres de l’Intérieur. Le dernier en date, Claude Guéant (après Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux et Eric Besson) a annoncé – campagne des élections présidentielles et législatives oblige - l’objectif de 30.000 éloignements pour 2012 (contre 28.000 « seulement » en 2011). Ce qui va intensifier la honteuse politique des contrôles incessants au faciès ainsi que l’enfermement des Sans-papiers dans des centres de rétention administrative ( C.R.A), véritables lieux de « détention » et de privation non seulement de liberté mais aussi des droits humains les plus fondamentaux.

La nouvelle loi du 16 juin 2011 sur l’immigration (ancien « projet de loi Besson) désormais entrée en vigueur, allonge substantiellement, de 32 à 45 jours la durée de rétention tandis que toute mesure d’éloignement peut être accompagnée d’une « Interdiction de Retour en France » et dans l’Union Européenne de 2 ou 3 ans selon les cas, parfois même définitive. Le régime des CRA et  les rigueurs renforcées du CESEDA et de la « traque aux sans papiers » ne peuvent qu’aggraver le désespoir des personnes retenues.

Ce climat délétère a notamment donné lieu pendant l’été :


- au geste ultime d’un ressortissant roumain – citoyen Européen - qui a brutalement mis fin à ses jours par pendaison le 13 août 2011 au C.R.A de Nîmes,

- à la brutalité de l'expulsion du territoire le 9 août 2011 d'un ressortissant malien (membre actif du Collectif des travailleurs de Vitry), bâillonné et scotché à son siège sur un vol Paris-Bamako, après plus de 8 années de travail  en France,
- à la mise en rétention, prolongée de 20 jours le 24 août par la cour d’Appel de Paris, à l’encontre d’un père de famille égyptien copte, venu avec sa femme et ses deux jeunes enfants chercher refuge en France en 2007 à la suite de troubles inter-religieux intervenus en Egypte, condamnés par les autorités françaises.

Le MRAP, qui accueille depuis 1996 dans ses permanences des femmes et des hommes sans papiers, tient à porter témoignage pour ces personnes sans droits qui pourtant participent pleinement au développement de notre pays dans tous les secteurs économiques y compris sur les chantiers mêmes de l’Etat: qui ne se souvient du Stade de France ou des Chantiers de Saint-Nazaire ?
Ils sont les travailleurs de l'aube et de la nuit dans le Bâtiment, la restauration, l’aide à la personne, la garde d'enfants, autant de secteurs qui, sans eux, ne pourraient pas répondre aux besoins de notre société.

Le MRAP exprime également son soutien aux Sans-papiers travailleurs qui, par la grève et l’occupation, ont courageusement mené et mènent encore, avec le soutien de syndicats (principalement la CGT), une lutte exigeante pour leur régularisation.

Comme l’ensemble des organisations qui soutiennent les sans papiers à travers la France, le MRAP rappelle son exigence de  régularisation globale de tous les sans papiers et sa volonté d'agir pour une véritable politique d'immigration, respectueuse des droits des Peuples en lutte pour plus d’égalité et de justice dans les relations internationales. La honteuse traque aux migrants et refugiés, notamment tunisiens ou égyptiens, doit cesser !

C’est dans cet esprit que
 
le MRAP appelle à la manifestation
Samedi 27 août 2011 à 13 heures
De la Place de la République en direction de l’Eglise St Bernard



Paris, 25 août 2011

mercredi 24 août 2011

Reportage: tentative d'expulsion d'un angolais

Le 10 août 2011, à 18h37, la PAF est venue le chercher. Avec son téléphone et sans entraves, il est monté dans la camionnette pour Roissy, il a vu la cahute au pied des pistes. On l'y a laissé des heures à l'isolement. A 21h50, c'est l'embarquement.

Lire la suite:
http://blogs.mediapart.fr/blog/fini-de-rire/140811/reportage-tentative-dexpulsion-dun-angolais

dimanche 21 août 2011

Un raisonnement de fou

Quiconque vilipende les privilèges de l’oligarchie, la vénalité croissante des classes dirigeantes, les cadeaux faits aux banques, le libre-échange, le laminage des salaires au prétexte de la concurrence internationale se voit taxer de « populisme » (1). Il fait, ajoute-t-on, « le jeu de l’extrême droite ».

Aussi, quand la justice new-yorkaise refusa de concéder un traitement de faveur au directeur général du Fonds monétaire international (FMI), accusé de viol dans un hôtel de luxe de Manhattan, un commentateur au diapason de la caste dirigeante française, politique et médiatique, s’offusqua de la « violence d’une justice égalitaire »… Il ajouta presque mécaniquement : « La seule chose dont on soit certain est que les sentiments anti-élite alimentés par ce scandale vont accroître les chances du Front national de Marine Le Pen lors de la prochaine élection (2). »

Protéger les « élites » et leurs politiques face à une foule de gueux en colère est ainsi devenu une forme d’hygiène démocratique… La crainte de l’islamisme en Tunisie avait favorisé le régime prédateur de M. Zine El-Abidine Ben Ali ; celle du « marxisme », les victoires de M. Silvio Berlusconi en Italie. La même mécanique mentale pourrait permettre qu’au nom de la peur (légitime) du Front national toutes les politiques auxquelles celui-ci s’oppose deviennent ipso facto sacralisées afin d’éviter « un nouveau 21 avril ». Le peuple se rebiffe contre un jeu politique verrouillé ? On lui réplique que les protestataires sont des fascistes qui s’ignorent.

Laisser s’installer une telle camisole de force intellectuelle constituerait une folie politique. Car l’extrême droite française a mesuré que sa vieille idéologie thatchérienne, sa haine des fonctionnaires et son poujadisme fiscal ont été disqualifiés par le creusement des inégalités sociales et par la dégradation des services publics. Elle n’hésite donc plus à récupérer des thèmes historiquement associés à la gauche. Il y a vingt-cinq ans, M. Jean-Marie Le Pen célébrait le régime de Vichy, les généraux félons de l’Algérie française, et il jouait des coudes pour se faire photographier en compagnie de Ronald Reagan. Sa fille, elle, n’hésite pas à citer le général de Gaulle, à évoquer la Résistance et à proposer la renationalisation de l’énergie et des télécommunications (3). Le fond de sauce xénophobe n’a pas changé, mais ces sentiments-là sont suffisamment installés dans la société et légitimés par le pouvoir pour que désormais l’essentiel du travail de propagande de l’extrême droite se porte ailleurs.

La responsabilité de cette captation d’héritage n’incombe pas seulement à la gauche institutionnelle, embourgeoisée et acquise à la mondialisation libérale. La faiblesse stratégique de la « gauche de gauche », son incapacité à unir les chapelles qui la composent jouent aussi un rôle dans cet engrenage.

Combattre l’extrême droite, ce n’est assurément pas prendre le contre-pied des thèmes progressistes que celle-ci récupère (et dévoie), mais offrir un débouché politique à une population légitimement exaspérée. A l’écart des deux principaux partis espagnols, les manifestants de la Puerta del Sol ont-ils réclamé autre chose ?

Serge Halimi.



(1) Lire « Le populisme, voilà l’ennemi ! », Le Monde diplomatique, mai 1996.
(2) Dominique Moïsi, « The Strauss-Kahn earthquake »,International Herald Tribune, Neuilly-sur-Seine, 18 mai 2011.
(3Cf. « La défense des services publics, nouveau cheval de bataille du parti lepéniste », Le Monde,21 mai 2011.


Source: http://www.monde-diplomatique.fr/2011/06/HALIMI/20653

samedi 20 août 2011

Guide pratique du délit de solidarité

Un guide pratique proposé par les CASSS-paPIERs.

Le CASSS-paPIERs a décidé de diffuser largement un document destiné à tou-te-s les personnes susceptibles d’aider les personnes étrangères de France et d’ailleurs.


Voir en ligne : Le Collectif d’Ations, de Soutien et de Solidarité envers les personnes Sans-paPIERs 


Ce document fait suite à une formation co-organisée par le CASSS-paPIERs et la Coordination Bretagne-Pays-de-la-Loire solidaire des personnes immigrées, tenue à Brest en Février 2011. Il est destiné aux militant-e-s des collectifs et assos de défense des droits des étranger-e-s, aux travailleurs-euse sociaux soucieux-ses de se former sur ce terrain, et à tou-te-s les personnes susceptibles d’apporter leur aide aux personnes sans-papiers ou étranger-e-s.


Ce guide aborde le droit des étranger-e-s sous un jour militant. Nous réclamons clairement la régularisation de toutes les personnes sans-papiers, l’ouverture des frontières, et l’égalité totale des droits entre français-es et personnes étrangères. Ce documents est donc destiné à contrer la politique raciste de la France et de l’Europe, nous appelons donc à la solidarité, même si elle doit être un délit !

Sommaire du Document :

  • Introduction
  • L’entrée sur le territoire (les types de visas et leur obtention)
  • L’asile (les différents types d’asile en France)
  • Le séjour (Les titres de séjour en France)
  • L’éloignement (mesures d’éloignement, rétention et expulsion)
  • Nationalité (quelques éléments concernant son obtention)
  • Droit communautaire (droit européen)
  • Lexique (où les gros mots sont expliqués)
Le Collectif d’Ations, de Soutien et de Solidarité envers les personnes Sans-paPIERs: http://www.cassspapier.gwiad.org 
Le document à télécharger en pdf:
http://www.cassspapier.gwiad.org/doc/legi/LeDroitDesEtranger-e-sPourTou-t-e-s_CASSS-paPIERs_Juil-2011.pdf 


Ce document est anti-copyright: vous pouvez le diffuser, modifier, imprimer, sans vous soucier d’en avoir les droits. 
N’hésitez pas à faire tourner l’info, cela ne peut que servir notre lutte !

Communiqué du MRAP

COMMUNIQUE DE PRESSE 


LARQUE : UN CLICHE ANTISEMITE INACCEPTABLE.

Le MRAP décide de porter plainte.

Le 12 août dernier, lors d’une émission radiophonique sur RMC, Jean-Michel LARQUE a clairement associé la confession juive des dirigeants du club de foot d’ARSENAL, à leur âpreté aux gains d’argent. 



Ce vieux cliché antisémite, qui a conduit au pire à une autre époque, a été la motivation principale de celui qui a séquestré et assassiné le jeune Ilan Halimi. 

Ces propos racistes, diffusés à une heure de grande écoute dans une émission populaire sur le Foot, sont inacceptables et le MRAP ne les accepte pas. 


Le MRAP, représenté par Maître Pierre MAIRAT, a décidé de porter plainte contre Jean-Michel LARQUE, notamment pour incitation à la discrimination, à la haine et à la violence racistes. 


Paris 19 août 2011

mardi 16 août 2011

Communiqué de presse du MRAP

A Marseille les Roms doivent être reconnus comme des citoyens à part entière.

L'expulsion à Marseille d'une centaine de Roms, dont une trentaine d'enfants, de la Porte d'Aix le jeudi 11 août, a suscité une forte mobilisation des médias, des associations qui soutiennent les Roms et de certains élus de gauche, révoltés par une telle situation. 


Cette expulsion faisait suite à un arrêté municipal validé par le tribunal administratif, faisant état de "conditions d'indignité, d'une extrême précarité, d'insalubrité, sans eau ni sanitaires". Ces familles étaient arrivées là le 12 juillet ne sachant plus où aller, la plupart des espaces possibles leur étant un à un interdits. 


Depuis plusieurs mois, expulsion après expulsion, les conditions de survie de ces familles se sont dégradées.
Comment peut-on infliger un tel traitement à des êtres humains et à leurs enfants sans qu'aucune solution alternative ne soit recherchée ? A bout de forces, certaines familles ont accepté de se rendre à l'Unité d'hébergement d'urgence pour SDF de la Madrague Ville, même si ce lieu n'est pas adapté à leur situation. Elles ne pourront d’ailleurs y rester qu’une semaine.

Suite à une mobilisation importante, un dialogue s'est engagé avec les autorités municipales.
Il est urgent qu'une table ronde puisse se tenir, réunissant l'ensemble des acteurs publics du territoire ainsi que les partenaires associatifs, pour rechercher une solution pérenne à la situation dramatique de ces familles. Marseille, 'ville métisse', se doit de ne pas aggraver la précarité de citoyens européens empêchés, depuis l’adhésion à l’UE de leurs pays le 1er janvier 2007, d'accéder au travail par des « mesures transitoires » visant au sein de l’UE les seuls Roumains et Bulgares, discriminés par des restrictions à leur liberté de circulation, au point de représenter la moitié des expulsés du territoire français en 2010.

Le MRAP dénonce la politique anti-sociale, répressive, d’expulsion des Roms - mise en place en France par le président de la République et son ministre de l’intérieur - qui n'a eu pour résultat que de rejeter ces migrants « citoyens européens » dans une précarité encore plus grande.

Au delà, une chose est sûre: le "régime transitoire" auquel la France soumet ces populations se terminera fin 2013.

Dès le 1er janvier 2014, ils devront être traités comme les autres européens: il n’est que temps de préparer l'avenir !
Le Conseil de l’Europe, quant à lui, s’en inquiète : la « Déclaration de Strasbourg sur les Roms », adoptée par la Réunion de haut niveau des Etats membres du Conseil de l'Europe le 20 octobre 2010, a insisté sur l’importance de l’action locale et régionale pour améliorer leur situation.
Le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l'Europe organisera un Sommet des Maires le 22 septembre 2011 à Strasbourg (France) pour traiter de la situation des Roms et des Gens du voyage.
Nous souhaitons que ce sommet apporte des réponses pour lutter contre la discrimination croissante à l’encontre des Roms en Europe et à leur marginalisation économique et sociale.

Le MRAP poursuivra ses mobilisations à travers la France pour obtenir que les Roms soient reconnus comme des citoyens à part entière. 



Paris, 16 août 2011 

mardi 2 août 2011

Communiqué du MRAP

Les analyses du MRAP confortées par la déclaration odieuse de Jean Marie Le Pen !

— Mots-clés associés : 

Interrogé dans le cadre de l’émission "Le Journal de Bord de Jean-Marie Le Pen", parue sur le site du front national, l'ancien président précise que la société Norvégienne « n’a pas pris la mesure du danger mondial que
représente, d’abord, l’immigration  massive … cause principale, dans l’esprit de ce fou meurtrier. »

Il requalifie alors la tuerie en simple "accident" et fait rejaillir la responsabilité de l'acte sur tout un peuple qui serait coupable du malheur qui le frappe.

Cette déclaration est d'une indignité absolue alors que les familles des victimes enterrent les leurs; elle maintient le Front National au ban de la démocratie.

Marine Le Pen et la droite populaire s'étaient conjointement insurgées du fait que le MRAP accuse les droites-extrêmes européennes de contribuer à un climat qui favorise le passage à l'acte; cette déclaration du président
d'honneur du FN atteste du bien fondé de l'analyse de notre association.

Marine Le Pen tente par tactique électorale de changer l'image de son parti, mais celui-ci compte, aujourd'hui comme hier, le racisme et la xénophobie dans ses fondamentaux. Elle aura beau exclure des "Jacques Coutela" qu'elle
a  adoubé, elle laisse des "Jean Marie Le Pen" dont elle est la fidèle héritière  politique, exhaler leurs remugles haineux.

Plus que jamais il est urgent de répondre à l'appel de la Haut-Commissaire aux  droits de l'homme des Nations Unies, pour que les responsables et chefs d'Etat se saisissent de la montée du racisme et de la xénophobie.

Pour l'heure, le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy et ses relais entretenus par la  Droite dite "populaire", focalisés sur la lutte contre l'immigration et les obsessions identitaires, donnent le plus mauvais exemple d'un Gouvernement peu préoccupé par la montée du racisme et de la xénophobie.

Paris, 31 juillet 2011