lundi 14 novembre 2011

Syrie : liberté, démocratie !


Au Parlement européen le 27 octobre pour la libération  
de Madame Rafah Nached, psychanalyste syrienne !

Lors de la récente session au Parlement européen à Strasbourg était prévu le 27 octobre  un débat sur le sort de Madame Rafah Nached, psychanalyste,  emprisonnée depuis le 10 septembre par le régime syrien.
En parallèle à ce débat, l’Association de Solidarité Franco-syrienne – Alsace a organisé un rassemblement devant le Parlement entre 14 h et 17h. Le tract qu’elle a proposé a été signé par l’ATMF 67 et le comité de Strasbourg du MRAP. Le comité a informé les eurodéputés français des revendications de  l’opposition syrienne, a pris part à la distribution des tracts  aux visiteurs et a permisd’assister au  débat  grâce aux contacts avec des eurodéputés et de leur secrétariat. 

Quelques extraits du tract :
 « Le régime syrien réprime le mouvement de contestation qui secoue la Syrie depuis maintenant plus de sept mois (18 mars). On dénombre parmi la population syrienne près de 4 000 morts, plus de 22 000 prisonniers, et plus de 7 000 personnes disparues. Selon Amnesty International, il y aurait des milliers de prisonniers et plus de 2 900 morts, dont plus de 88 suite à des tortures en détention, parmi lesquels 10 étaient des enfants âgés de 13 à 18 ans».

« Nous rappelons également que Madame Rafah Nached, psychanalyste de renommée internationale, qui a tout au long de sa carrière œuvré au service des hommes et de la Syrie, est toujours détenue, comme des milliers de Syriens ».

« Le manque de décisions fortes de la part des pays les plus puissants, comme au Conseil de Sécurité de l’ONU récemment, permet au régime syrien de continuer à nous torturer et risque de mener la Syrie à sa perte…

Les Etats faisant partie du G20, regroupant les pays les plus puissants au monde, ont une responsabilité morale envers leurs peuples … Les mesures nécessaires doivent être prises, notamment au niveau du Conseil de Sécurité de l’ONU, pour protéger le peuple syrien et faire stopper les violations des droits de l’homme en Syrie ».

A l’occasion de ce sommet (G20), nous prions les chefs d’État de prendre les dispositions suivantes :

1.Soutenir le peuple syrien dans son aspiration à la liberté et la démocratie pacifique.
2
. Reconnaitre le Conseil National Syrien comme le représentant légitime du peuple syrien et l’aider à réaliser les aspirations de la révolution syrienne pacifique, ainsi que l’aider dans la mise en œuvre des moyens nécessaires pour assurer une protection internationale aux civils syriens et déserteurs de l’armée syrienne.
3. Créer une commission internationale pour enquêter sur les crimes contre l'humanité du régime syrien et obliger ce dernier à permettre l’accès à toutes les villes assiégées. Documenter les crimes commis par le régime syrien afin de traduire devant la Cour Pénale Internationale toutes les personnes qui ont commis des crimes contre le peuple syrien.
4. Contraindre le régime syrien à accepter l’entrée dans le pays des organisations humanitaires et des observateurs des Nations Unies, leur permettre l’accès direct à la population, dans une mission d’observation et d’assistance médicale aux blessés, ainsi que pallier la pénurie de médicaments.
5. Demander aux membres du G20 d’envoyer leurs ambassadeurs et/ou représentations diplomatiques dans les villes assiégées et/ou attaquées pour connaître leur situation réelle. Demander le retrait des représentations diplomatiques de ces états en Syrie en cas de refus de collaborer de la part du régime syrien.
6. Obliger le régime syrien à accepter l'entrée de la presse internationale dans toutes les villes syriennes pour relater ce qui s’y passe.
7. Fournir une aide humanitaire et des soins médicaux aux réfugiés syriens hors du pays, et demander la protection des déserteurs de l’armée syrienne et de leur famille.
8. Demander la libération immédiate de Mme Rafah Nached, Malek Kesar, Samer et Ferzet Fatouh, ainsi que des autres prisonniers syriens, retenus arbitrairement par le régime ».

A noter que dans la déclaration finale du sommet de Cannes du G20, la Syrie n’a pas été évoquée.
Le Comité National Syrien qui regroupe toute l’opposition au régime, ne demande pas d’intervention de l’OTAN et celle-ci a déclaré le 31/10 qu’elle exclut toute intervention. Le 2/11 le gouvernement syrien dit avoir accepté le plan de la Ligue arabe s’engageant à mettre fin à la répression dans le pays ;  mais le même jour il y a eu 34 nouvelles victimes.
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Revenons à Rafah Nached, dont il fut question au Parlement cet après-midi du 27 octobre !

Pour avoir des nouvelles récentes, vous pouvez cliquer sur le lien ci-dessous :
Vous y trouverez notamment un article de Mediapart du 10 octobre d’Anne Le Bihan, psychanalyste à Paris et du Collectif de l'Appel du 12 septembre pour la libération de Rafah Nached :
« Le 10 septembre, Rafah Nached, notre collègue et amie psychanalyste était arrêtée à l'aéroport international de Damas par les « services de renseignement de l'Armée de l'Air ». Elle s'apprêtait à venir à Paris, pour des raisons médicales et familiales. Du samedi 10 septembre au mercredi 14 septembre, Rafah Nached a été mise au secret et interrogée, dans des conditions extrêmement dures. A l'issue de cet interrogatoire, elle a été accusée «d'incitation au soulèvement, incitation au renversement du gouvernement et non respect de l'ordre public » et immédiatement emprisonnée à la prison pour femmes de Douma, dans la banlieue nord de Damas.
Il y a aujourd'hui un mois que Rafah Nached est privée de liberté. Depuis le premier jour, son arrestation, puis son emprisonnement, sont incompréhensibles pour tous ceux qui la connaissent et qui ont noué avec elle des liens scientifiques et amicaux, participé avec elle à des colloques et des séminaires de travail, à Paris comme à Damas.

Seule, et pas toute seule : cette formule résume sa position et son parcours professionnel. Seule, elle a quitté tôt sa famille pour étudier la philosophie à Beyrouth. Elle est ensuite venue à Paris accomplir des études de psychologie clinique et sa formation personnelle d'analyste. Ayant fait le choix de rentrer dans son pays, elle a été la première femme analyste en Syrie. Avec d'autres, elle a fondé L'Ecole psychanalytique de Damas et la revue Kalimat, pour assurer la formation des jeunes analystes et la transmission de la psychanalyse en Syrie. Elle a noué des liens scientifiques avec des psychanalystes français pour diffuser l'enseignement de la psychanalyse, comme pratique clinique et comme théorie. Elle a enfin œuvré, par un travail de traduction, pour que la « psychanalyse parle l'arabe », contribuant par là au rayonnement de son pays.
Un mois après son arrestation, les nouvelles de sa santé sont inquiétantes. Rafah Nached souffre, depuis longtemps, d'insuffisance cardiaque et d'hypertension artérielle. Ses conditions de détention sont si précaires et éprouvantes que son état de santé se détériore et s'aggrave. Dès que son lieu de détention a été connu, le 14 septembre 2011, une demande de libération sous caution pour état de santé a été déposée. Cette demande a été rejetée le mercredi 28 septembre.
Avertis de son arrestation dès le samedi 10 septembre, nous avons lancé et publié sur Médiapart L'Appel du 12 septembre pour la libération de la psychanalyste Rafah Nached. Par la suite, nous avons créé un blog où nous publions informations et signatures de soutien.
Rafah Nached est depuis toujours une figure intellectuelle et une lettrée en Syrie, et a toujours été considérée comme telle par les autorités de son pays.
Nous continuons à demander aujourd'hui sa libération définitive. Rafah Nached est innocente.
Rafah Nached fut l’objet du débat cet après-midi du 27 octobre au Parlement européen à Strasbourg. La résolution ci-dessous a été adoptée à la quasi-unanimité des 65 votants.

Résolution du Parlement européen sur le cas de Rafah Nashid en Syrie


Le Parlement européen,
– vu l'article 18 de la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, …
- considérant…
 1. condamne fermement l'arrestation et l'emprisonnement arbitraires de Rafah Nashid par les autorités syriennes;
2. exprime sa plus profonde inquiétude sur la situation de Mme Nashid, étant donné son état de santé précaire;
3. invite les autorités syriennes à libérer immédiatement et sans condition Mme Nashid pour raisons médicales et humanitaires, et à garantir sa sécurité physique et son retour dans sa famille sans plus tarder;
4. exige que les autorités syriennes autorisent les organisations humanitaires et les médecins à traiter les victimes de violences, leur donnent accès à toutes les régions du pays et leur permettent de pratiquer leur activité légitime et pacifique sans crainte de représailles, librement et sans entrave, notamment sans harcèlement judiciaire; invite les autorités syriennes à respecter les normes et les engagements internationaux en matière de droits de l'homme qui garantissent la liberté d'opinion et d'expression;
5. charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, aux gouvernements et aux parlements des États membres, au secrétaire général de la Ligue arabe, ainsi qu'au gouvernement et au parlement de la République arabe syrienne.

L’eurodéputé portugais Rui TAVARES du groupe des Verts/Alliance libre européenne, qui nous a permis d’entrer, a salué dans son intervention la présence d’opposants syriens.
A la fin du débat avant de prendre l’avion, il  s’est entretenu avec la délégation.

Comité de Strasbourg du MRAP

dimanche 13 novembre 2011

Communiqué du MRAP

Le MRAP condamne fermement l'incendie de la mosquée de Montbeliard (Doubs) survenu jeudi 10 novembre 2011. 

Cet incendie signé par un mystérieux groupuscule dénommé « Les échappées belles » – qui fait suite à l’incendie du camion de la mosquée au mois d’octobre dernier, accompagné du message raciste « Bougnoules dégagez d’ici – Y en a marre ! » glissé sous la porte de la mosquée - ne peut être isolé du climat de haine entretenue par l'extrême-droite à l'encontre des musulmans et de leurs lieux de culte. 

Le MRAP déplore l'inaction des pouvoirs publics contre les réseaux de la violence anti-musulmane qui organisent des campagnes contre la construction de mosquées. 

Comment le ministère de l'intérieur pouvait-il ignorer les sites internet qui visent cette mosquée depuis 2009 ? 
Pourquoi ne s'est-il pas plus mobilisé suite à la première attaque subie par cette mosquée ? 

Le MRAP qui condamne la multiplication des actes de violence contre les organes de presse, les théâtres ou les lieux de cultes, déplore la passivité ou la moindre mobilisation du ministre de l'intérieur quand des édifices religieux musulmans sont visés. 

La loi républicaine ne se divise pas, elle implique la même indignation, la même mobilisation contre tous les extrémismes. 

Le MRAP assure les pratiquants de la mosquée de Montbéliard de toute sa solidarité. 


Paris 11 novembre 2011

mercredi 9 novembre 2011

Communiqué du MRAP

Plainte contre Guéant : Commissions des requêtes de la République... Bananière ? Une justice inféodée au pouvoir.

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Pour classer sans suite la plainte du MRAP et exonérer ainsi Claude Guéant des propos diffamatoires et racistes qu’il avait tenus le dimanche 11 septembre 2011  au grand jury RTL/Le Figaro sur les personnes d’origine comorienne à Marseille, la Commission des requêtes de la Cour de justice de la République n’a pas hésité à en tronquer le sens et la portée.

Alors que Claude Guéant avait clairement et précisément indiqué au cours de cette interview : « Il peut y avoir, enfin je peux vous dire qu’il y a une immigration comorienne qui est la cause de beaucoup de violences... », la “Commission” a estimé - sans même que Claude Guéant n’ait à justifier devant la Cour de sa bonne foi - que lesdits propos « ne visent pas les comoriens dans leur globalité, mais une partie d’entre-eux qui se livre à des actes répréhensibles ».

Or, lorsqu’il est précisément visé une « immigration comorienne importante », il est visé l’ensemble de l’immigration comorienne et donc la communauté comorienne - femmes, enfants, jeunes et personnes âgées - qui se sont tous et toutes sentis profondément humiliés et blessés par le raccourci raciste et stigmatisant de Claude Guéant, comme les organisations comoriennes l’ont, d’ailleurs, clairement  déclaré publiquement.

En rejetant la requête du MRAP - comme pour plus sûrement protéger l’actuel ministre de l’Intérieur - cette “Commission” témoigne de partialité et de dépendance au pouvoir.

Dorénavant, Claude Guéant n’aura même plus besoin de s’excuser auprès des personnes d’origines comorienne ou autres pour les propos diffamatoires et racistes qu’il tiendra à leur égard.

Paris, le 7 novembre 2011.

jeudi 3 novembre 2011

Communiqué du MRAP

Le MRAP solidaire des victimes de tous les intégrismes

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Le MRAP condamne avec la plus extrême vigueur l’acte criminel qui a conduit à la destruction des locaux de Charlie Hebdo.

Cet incendie , les menaces reçues par l’hebdomadaire, impliquent la solidarité et la mobilisation de tous pour protéger les libertés fondamentales contre tous les intégrismes.

Après l’agression contre le théâtre de la ville à Paris, les menaces contre le Théâtre de Garonne à Toulouse et la destruction de Charlie Hebdo,  il est urgent de mettre hors d’État de nuire tous ceux qui, incapables d’accepter la libre confrontation des idées et la démocratie, n’ont d’autre réponse que la seule violence.

Le MRAP s’inquiète des déclarations politiciennes à vocation stigmatisantes de Messieurs Fillion Guéant ou Copé qui semblent moduler leurs indignations médiatiques en fonction de l’origine supposée des auteurs de ces actes liberticides.

Le MRAP s’inscrit dans un combat universel contre toutes les formes d’intégrisme, c’est pourquoi il assure les victimes de l’intolérance, les journalistes, les troupes de théâtres de Paris et Toulouse de toute sa solidarité.

Paris, le 3 novembre 2011.


Face aux attaques insupportables des intégrismes religieux, le MRAP appelle à participer au rassemblement prévu dimanche 6 novembre 2011 à Paris

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Attachés à la démocratie, à la laïcité et au vivre ensemble, nous disons « non » aux intégrismes religieux
Ces dernières semaines ont été marquées par une offensive des extrémismes religieux dans notre pays. Depuis le 20 octobre, le Théâtre de la Ville à Paris a ainsi vu les représentations d’une pièce de l’Italien Roméo Castellucci (« Sur le concept du visage du fils de Dieu ») être fortement perturbées par des manifestations appelées par la mouvance catholique intégriste qui jugeait cette pièce blasphématoire.

Les associations à la manœuvre (Civitas, l’AGRIF,… qui appartiennent à l’extrême droite traditionnelle) essaient de poursuivre cette offensive en suscitant ou en proférant des menaces à l’encontre d’une pièce qui sera prochainement donnée au Théâtre Garonne à Toulouse (« Golgota Picnic » de l’Argentin Rodrigo Garcia). Volontiers matinées d’antisémitisme et de haine des étrangers, les manifestations, déclarations et menaces qui se sont succédé sont des attaques contre le vivre ensemble auquel nous sommes attachés.

Ces derniers jours, la sortie du numéro de Charlie Hebdo en date du 2 novembre, représentant Mahomet et rebaptisé « Charia Hebdo », a été l’occasion de nouveaux appels à la haine et à la violence (site du journal hacké par des réseaux vraisemblablement islamistes, messages de menaces en cascade visant à remettre en cause le droit au blasphème,…).

Ce 2 novembre, l’incendie criminel des locaux de Charlie Hebdo montrent qu’un palier a été franchi. Cet acte, qui n’est pas sans rappeler les sinistres autodafés, vise à faire taire un hebdomadaire au ton incisif et provocateur, c’est-à-dire une presse dont on connaît l’importance pour la vitalité de la démocratie.

Qu’il soit le fait de personnes mues par une vision islamiste de la société ou qu’il relève d’une provocation de l’extrême droite, cet acte renvoie à une certitude : leurs auteurs sont, à l’instar des catholiques intégristes, des ennemis du vivre ensemble puisque l’effet, sinon le but, de leur acte favorise les tensions entre les citoyens, appelés à rejoindre, chacun avec sa religion en bandoulière, le camp de la haine, de l’intolérance et de la stigmatisation.

Les intégrismes religieux ont montré avec éclat ces dernières semaines à quel point ils étaient les ennemis de trois combats qui sont les nôtres :

• Le combat pour la démocratie, cette dernière étant indissociable du droit absolu au blasphème, c’est-à-dire le droit de critiquer les dogmes sacrés. Si ces dogmes devaient régler la vie sociale, l’espace de la libre discussion démocratique serait en effet tout bonnement impossible.

• Le combat pour la laïcité qui ne peut se marier avec le partage de l’espace public entre les différents dogmes et qui, au contraire, nécessite le refus de voir les religions être manipulées à des fins politiques.

• Le combat pour le vivre ensemble, incompatible avec les combats visant à intimer à chacun le devoir et l’ordre de rejoindre des communautés religieuses fermées et vivant de la haine de la religion ou de l’athéisme de l’autre.

Bien loin de nous intimider ou de nous faire vaciller sur nos convictions, les actes de ces dernières semaines ne font que renforcer notre détermination à poursuivre avec force et ténacité ces trois combats essentiels dans notre République.

Nous appelons tous les citoyens attachés comme nous à la démocratie, à la laïcité et au vivre ensemble à se rassembler ce dimanche 6 novembre à 15 heures sur le Parvis de l’Hôtel de Ville de Paris.
Premières organisations signataires : CFDT, CGT, Charlie Hebdo, Comité Laïcité République, Europe Ecologie les Verts, FIDL, FO, FSU, Jeunesse en Mouvement, La Paix maintenant, La Règle du jeu, LDH, LES Désobéissant-e-s, LICRA, MJS, MRAP, Ni Pute Ni Soumise, Paris Foot Gay, Parti de Gauche, Parti Socialiste, PCF, SOS Racisme

mercredi 2 novembre 2011

Communiqué du MRAP

Le MRAP dénonce les propos d'Arno Klarsfeld stigmatisant les Roms 
(la voix du Nord du 27 et du 28 octobre).

Dans les déclarations du directeur de l’OFII, l'odieux le dispute au ridicule.

- Odieux quand il évoque l' « inconscience » des populations roms, qui s’inscriraient dans un déterminisme les conduisant à se livrer aux « mafias » et au « trottoir ».

- Odieux quand ce fat médiatisé compare les demandeurs d'asile des CADA aux résidents des Kibboutz.

- Odieux quand cette coqueluche des salons, établit un parallèle entre la dette que ses amis politiques entendent éradiquer et les populations roms.

- Ridicule, quand ce personnage jet-setteur vient donner des conseils aux familles pauvres pour contrôler leur natalité.

Nous connaissions le nom Klarsfeld pour un travail de mémoire courageux concernant les bourreaux nazis. 

Mais la promotion présidentielle du rejeton bling bling, à la tête de l'OFFI illustre la dilapidation d'un héritage intellectuel et militant dans la gestion de la « question rom » comme d'autres hier évoquaient la « question juive ».


Le MRAP considère que ce personnage devrait être démis de ses fonctions à l'OFII.

Communiqué du MRAP

Ils ont exécuté Troy Davis, ne les laissons pas exécuter Hank Skinner!

Condamné à mort en mars 1995 au Texas pour un triple meurtre qu'il a toujours nié, Hank  Skinner se bat depuis lors pour obtenir des tests ADN et prouver son innocence. 


Le 7 mars 2011, la Cour Suprême des Etats-Unis a autorisé Hank Skinner  - par une substantielle majorité de 6 voix contre 3 - à poursuivre sa plainte au civil pour tenter d'obtenir des tests ADN.

Son éxécution est prévue le 9 novembre alors que la justice ne s'est toujours pas prononcée sur sa demande de tests ADN.

L’avocat général Lynn Switzer, qui refuse toujours de transmettre les pièces à conviction afin que les tests ADN puissent être enfin pratiqués, avait demandé le 2 juin  l'annulation de la plainte de la défense à son encontre. Mais, entre temps, le juge a signé un nouveau mandat fixant l'exécution de Hank au 9 novembre 2011,  délai obstinément trop court pour que ces analyses puissent être  effectuées.

Le 27 octobre, des élus du Texas ont adressé une lettre ouverte au Gouverneur Rick Perry lui demandant/réclamant de faire lever le mandat d'exécution pour rendre possibles ces tests ADN.

Alors que la Cour fédérale n'a pas encore rendu de décision et que la Cour d'Etat n'a pas statué sur la nouvelle demande de tests ADN, non plus que sur la demande de retrait du mandat d'exécution, Hank Skinner reste condamné à mourir à son tour par injection létale le 9 novembre ... 

Si la peine de mort constitue bien un crime d'Etat, que dire de cette hâte qui prive un condamné de la possibilité de prouver / du temps nécessaire à prouver son innocence!

Le MRAP appelle tous ceux que cette nouvelle exécution révolte à se mobiliser,  AVANT QU’IL NE SOIT TROP TARD : signer et à faites signer la pétition en ligne sur le site www.hankskinner.org 

Alors que 139 pays du monde ont aboli la peine de mort ou ne l’appliquent plus, le MRAP réitère son opposition fondamentale à cette peine cruelle et irréversible et appelle à élargir encore et  renforcer les mobilisations pour son abolition universelle.


Paris, 2 novembre 2011

Communiqué du MRAP

La « liberté » imposée au peuple libyen ne peut être celle de la charia

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Le MRAP avait, le 10 décembre 2007, condamné l’accueil réservé par Nicolas Sarkozy au Président Khadhafi comme « une véritable provocation envers tous ceux pour qui…[les] droits [de l’homme] sont inaliénables ». Dès le début des manifestations de 2011 contre le régime de M. Khadhafi, il  avait exprimé sa solidarité avec le peuple libyen et  son indignation  face à la  « répression barbare contre une foule désarmée qui ne fait que réclamer son droit à la dignité. »

Le 3 mars 2011, le Mrap avait condamné toute intervention étrangère, estimant que même sous le couvert de l’ONU, elle « n’apporterait pas la démocratie mais le chaos, que c’est au peuple libyen et à lui seul qu’il appartient de décider librement de son avenir. ».

Après l’adoption,  le 17 mars dans la nuit, par  le Conseil de sécurité de l’ONU, de la résolution 1973, permettant, sous certaines conditions la création d’une « zone d’exclusion aérienne » en vue de « protéger les populations et les zones civiles menacées d’attaque », ainsi que l’application de l’embargo sur les armes et le gel des avoirs, le MRAP  avait exprimé son inquiétude face à toute intervention qui risquerait de ne pas se limiter à la stricte protection des populations civiles, rappelant que  les changements ne sauraient être imposés de l’extérieur par des interventions militaires étrangères.

 Le 30 mars, dans un appel unitaire, le MRAP avait renouvelé son inquiétude face à l’escalade militaire et réclamé « l’arrêt des bombardements et le retrait de l’OTAN, l’engagement d’initiatives politiques pour l’établissement d’un cessez-le-feu multilatéral. »

La suite devait hélas lui donner raison. L’intervention de l’OTAN est sortie du  cadre d’une stricte protection des populations civiles et s’est mise, comme en Irak et en Afghanistan, au service des intérêts politico-économiques des puissances essentiellement occidentales. La mission de protection n’a pas été remplie puisque les gouvernements concernés sont restés muets devant les exactions commises à l’encontre des populations noires de Libye - pour beaucoup migrants d’Afrique subsaharienne - accusées d’être « des mercenaires » à la solde de Kadhafi. Les bombardements incessants de l’OTAN ont à leur tour entraîné la destruction et la mort de milliers de civils.

Comme le déclare Francis Perrin, vice Président d’Amnesty International, « pour une construire une nouvelle Lybie, il faut que les nouvelles autorités montrent qu’elles sont prêtes à rompre avec les pratiques d’un régime qui a commis de nombreuses violations des droits de l’Homme ». Or, hélas, les derniers événements ne peuvent que confirmer notre inquiétude. Les crimes commis par Kadhafi ne sauraient en aucun cas justifier son probable lynchage, encore moins les exécutions sommaires de soldats. L’exécution d’un prisonnier de guerre – fût-il Muammar Khadafi -  est, au regard du droit international, un crime de guerre, dénoncé par des organisations internationales  de défense des  droits de l’homme.

A peine annoncée la « libération » du pays, le président du Conseil National de Transition - Moustapha Abdeljalil -  a donné un aperçu de ce qu’il entendait par « liberté » en annonçant  à Bengazi qu’ « En tant que pays islamique nous avons adopté la charia comme loi essentielle et toute loi qui violerait la charia est légalement nulle et non avenue », citant clairement en exemple la loi sur le divorce et le mariage, même si le régime déchu avait réglementé et non interdit la polygamie.

Une telle annonce comporte de graves menaces pour les droits des femmes en particulier. Le MRAP dénonce cette grave décision : la charia ne saurait conduire à  « la liberté » quand bien même elle serait voulue par une partie du peuple libyen.

Ces déclarations avaient provoqué la colère, d’Othman Bensassi, membre du CNT en tant que représentant de la ville de Zouara qui a déclaré le 25 octobre sur les ondes de RFI que ce point de vue était tout simplement celui du président et en aucun cas le sien ni le « point de vue de la majorité du CNT » . Le MRAP veut y voir le gage qu’une telle décision reste loin de la réalité.

Le peuple libyen, déchiré par une guerre meurtrière, après 40 ans d’une dictature sanglante, a  droit à la démocratie, au respect de ses droits fondamentaux, et  à l’expression du suffrage universel - sans pression et avec un véritable  débat - ainsi qu’à l’échange d’idées et de propositions d’alternatives. Il a également droit à la  souveraineté . C’est pourquoi le MRAP appelle à un désengagement immédiat et total de toutes les forces de l’OTAN.

Paris, le 26 octobre 2011.