mardi 24 avril 2012

Communiqué du MRAP

Deuxième tour des Présidentielles 2012 : Le MRAP appelle à voter contre les droites extrêmes.

— Mots-clés associés : 

Le MRAP exprime son inquiétude la plus vive quant aux résultats du 1er tour de l’élection présidentielle : plus de 17% des électeurs ont choisi le bulletin de la représentante du parti d’extrême droite. A une société qui souffre de difficultés économiques et sociales , qui doute des solutions politiques proposées, l’ extrême-droite et la droite au pouvoir proposent de réactiver des fantasmes identitaires.
L’autre -  l’étranger, le français dont les parents sont venus d’ailleurs, le musulman, le Rom - deviennent les proies d’un discours identitaire d’exclusion dont la haine constitue le fil directeur.

Le MRAP continuera de dénoncer de toutes ses forces la « supercherie » du discours du Front National qui vise à sceller une alliance entre la France conservatrice et xénophobe et la « France qui souffre et qui veut que ça change ». Cette dernière n’a rien à attendre du Front National : l’extrême droite n’a, jamais et nulle part, été synonyme de progrès social et économique dans l’histoire humaine, bien au contraire. Ces électeurs là se trompent de colère : le vote Front National est une impasse

Le Front national a réuni près d’un suffrage sur cinq, attestant ainsi que la gangrène du racisme et de la haine s’est aggravée. Mais ce parti d’extrême-droite ne doit pas son essor à son seul discours, il a trouvé une chambre d’écho jusqu’au sein du gouvernement actuel. C’est en effet dans les quartiers où il y a le plus d’immigrés que le score de Marine le Pen est le plus bas en règle générale. C’est donc bien les peurs et les fantasmes qui ont été entretenus ces dernières périodes qui provoquent le vote FN, et non pas la présence d’immigrés.

Depuis cinq années, extrême-droite et droite extrême parlementaire ou ministérielle, se sont livrés à une surenchère identitaire et xénophobe sous l’impulsion du président de la République sortant.

Un point de non-retour est atteint, il est devenu impossible d’établir une ligne de démarcation précise entre ces deux composantes de la droite xénophobe.

Le MRAP n’a jamais donné de consignes de vote car il n’entre pas dans sa vocation d’appeler à choisir parmi les programmes politiques proposés aux citoyens. Mais il rappelle que pour la première fois de son histoire il a dû porter plainte contre deux ministres de la république pour racisme durant ces cinq années.

Ces deux plaintes n’étant que l’expression juridique d’un combat permanent contre la xénophobie d’État impulsée par le président en exercice.

Cette droite n’est plus la droite républicaine d’hier, le MRAP en est convaincu. Le pouvoir actuel a fait sauter les gardes-fous qui protégeaient la république des thèses extrémistes hier défendues par le seul front national et les groupuscules d’extrême-droite.

La soif de justice sociale, de paix civile, et de rupture avec les politiques de la droite ont été exprimés de façon éloquente par les citoyens dans le cadre du premier tour. Le MRAP appelle de ses voeux une union pour la justice et la solidité de tous les citoyens.

Seul ce vote permettra de rétablir ces gardes-fous qui dorénavant, devront protéger la société non seulement du front national mais aussi de la droite radicale xénophobe aujourd’hui représentée par NicolasSarkozy, candidat de la droite extrême, au second tour des présidentielles.

Fondé à la fin de la dernière guerre mondiale par des personnalités dont certaines avaient connu l’indicible horreur, le MRAP connaît le danger que l’extrême-droite fait courir à la démocratie. Profondément attaché aux valeurs de Liberté, d’Egalité et de Fraternité, il appelle donc tous les citoyens qui s’en réclament à se mobiliser, notamment dans les urnes mais aussi en rejoignant notre combat antiraciste, pour les défendre.

Paris, le 24 avril 2012.